Intervention du président Charles Michel à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, à Athènes

Monsieur le premier ministre, mon très, très cher ami Kyriakos, c’est pour moi un plaisir immense d’être présent pour la troisième fois depuis le début de mon mandat en Grèce et d’avoir l’occasion à nouveau d’échanger avec toi sur la substance de notre engagement commun sur le plan européen.

Hier, nous avons participé ensemble à une belle cérémonie, à une belle commémoration et malgré tous les défis autour de nous, on ressentait l’énergie positive. On ressentait l’espoir. On ressentait cet optimisme européen.

Ce projet politique européen, ce n’est pas seulement un projet politique, c’est aussi une aventure humaine. Et c’est la raison pour laquelle la confiance personnelle est un élément qui participe aussi à la capacité de faire avancer ce projet européen. Et je voudrais vraiment te remercier, très sincèrement pour cette confiance entre toi et moi, pour cette confiance que tu apportes aussi dans la dynamique de nos travaux, dans le cadre de ce Conseil européen pour faire avancer un certain nombre d’idées, un certain nombre de projets, pour renforcer la cohésion de ce projet européen.

Alors, bien sûr, tu l’as évoqué, on en a parlé encore aujourd’hui : nous faisons face à un défi global, le COVID-19. Et on voit depuis le début de cette crise qui frappe l’Europe et qui frappe le monde, qu’on a réussi à travailler ensemble, d’abord pour investir dans la recherche afin que l’on puisse délivrer des vaccins. Ensuite pour augmenter la production de vaccins, pour faire reculer cette menace du COVID. Et nous voyons bien qu’il est important maintenant de progressivement rouvrir les sociétés, rouvrir nos économies et faire en sorte que l’Union européenne soit aussi à la hauteur du rendu, sur le plan économique et sur le plan social.

Tu as mentionné, et tu as montré ce premier certificat COVID, qui traduit cette volonté de coopérer ensemble. Et effectivement, j’ai pu être un témoin engagé avec toi, lorsque le premier autour de la table du Conseil européen, il y a plusieurs mois déjà, tu as contribué à coaliser un certain nombre de collègues pour faire avancer cette idée que l’on devait d’ores et déjà préparer la capacité de renouer avec un élément qui touche directement à l’acquis européen : la libre circulation des personnes, avec un impact important pour des secteurs économiques dans beaucoup de pays européens, et certainement en Grèce aussi dans le cadre du tourisme. J’étais très heureux de pouvoir participer avec vous à cette présentation ce matin, qui donne aussi un signe d’espoir. C’est un premier point.

Deuxième point: nous sommes engagés ensemble sur le plan européen pour rendre notre économie plus forte afin de garantir l’amélioration des conditions de vie, afin de garantir la cohésion sociale. Et tu as mentionné un acte important et une décision importante que nous avons prise ensemble au mois de juillet de l’année passée, historique, dans l’histoire du projet européen : mobiliser 1800 milliards d’euro au total, dont 750 milliards d’euro spécifiquement liés à la relance post-COVID. Hier était un jour important parce que nous étions ensemble pour commémorer ces quarante ans d’engagement et d’adhésion à la communauté européenne. Mais hier aussi, le symbole est marquant, c’était l’occasion pour les 27 pays européens de clôturer leur processus d’adhésion juridique, d’adhésion législative à cette décision d’investir ensemble pour réformer ensemble et pour conforter la prospérité européenne tout au long des prochaines années. Et nous aurons l’occasion dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, de continuer à travailler pour mettre en œuvre les plans nationaux de réforme avec ces deux engagements qui sont fondamentaux quant au paradigme que nous voulons pour la prospérité européenne : le changement climatique, qu’on doit voir comme une capacité pour plus d’innovation, pour plus de croissance, pour améliorer le cadre de vie. Et l’agenda digital : on l’a vu, avec le certificat COVID, nous sommes dans un monde où le digital peut offrir des opportunités. Nous devons le mettre en relation et en équilibre avec nos valeurs de respect pour l’utilisation des données, comme nous le faisons dans le cadre du certificat digital présenté ici en Grèce.

Et puis, il y a un autre point qui nous rassemble : nous pensons que l’Union européenne, qui est une puissance sur le terrain des valeurs démocratiques, de l’état de droit, des libertés fondamentales, l’Union européenne qui est aussi une puissance parce qu’il y a un marché intérieur, qui traduit une capacité économique, une puissance parce que nous réussissons à faire en sorte que progressivement le reste du monde s’inspire de nos standards dans le domaine climatique, dans le domaine digital peut-être également. Nous devons travailler pour avoir plus d’influence géopolitique et pour mieux défendre nos valeurs et protéger nos intérêts.

Et nous avons eu l’occasion effectivement, une fois encore, d’aborder la question de la Méditerranée orientale. La relation avec la Turquie : ce sujet sera, comme on s’y est engagé, de nouveau à l’agenda du Conseil européen du mois de juin. Nos discussions permettent de préparer ce travail afin de construire l’unité européenne, afin d’exprimer des positions fortes, solides et robustes, compatibles avec nos valeurs, compatibles avec nos intérêts.

On a abordé d’autres sujets internationaux : la relation transatlantique. Nous aurons dans quelques jours à Bruxelles un sommet de l’OTAN et un premier sommet institutionnel entre les États-Unis et l’Union européenne.

On a aussi abordé ce défi auquel nous sommes confrontés, on le voit en Méditerranée orientale, mais plus largement dans le monde : les grandes démocraties et l’Union européenne, nous faisons face à la tentative par des régimes autoritaires de mettre sous pression nos valeurs de liberté, d’état de droit, de valeurs fondamentales. Nous devons, comme Union européenne, réfléchir, travailler et agir ensemble, pas simplement pour se contenter de réagir quand nous sommes testés ou quand nous sommes provoqués. Nous devons tenter de réfléchir à la manière de déployer des stratégies proactives qui anticipent, qui préparent ce monde de demain que l’on espère plus empreint de ces valeurs de liberté, d’état de droit et de démocratie auxquelles nous croyons profondément.

Voilà quelques éléments que je voulais partager avec vous. Et encore une fois, Kyriakos, du fond du cœur, vraiment, un chaleureux merci. Ça me fait plaisir d’être ici encore avec toi, de partager ces moments, de partager ces échanges intellectuels et amicaux au sein du projet européen. Et puis, venant de Bruxelles, avec une météo un peu plus maussade : cette lumière et ce ciel bleu grec font du bien et je voudrais que cette lumière et ce ciel bleu soient aussi une lumière pour tout le projet européen, lorsque que l’on démarre cette Conférence sur le futur de l’Europe. Je ne doute pas qu’il y a ici une source d’inspiration qui sera très utile pour les débats que nous allons continuer à mener et l’action que nous allons continuer à entreprendre au service des 450 millions de citoyens européens. Merci encore pour ton engagement, ton implication. Merci encore pour notre amitié et pour notre belle coopération.




New Q&A available

28 May 2021

Benchmarks

Fund Management

Market data

MiFID – Investor Protection

MiFID – Secondary Markets

Post Trading

Securitisation

The European Securities and Markets Authority (ESMA), the EU’s securities markets regulator, has today updated its Questions and Answers on the following topics:




ESMA consults on Guidelines for Data Transfer between Trade Repositories under EMIR and SFTR

The European Securities and Markets Authority (ESMA), the EU’s securities markets regulator, today launched a consultation on amendments to its Guidelines on data transfer between Trade Repositories (TRs) under EMIR, as well as on Guidelines regarding data transfer between TRs under SFTR.

The new set of Guidelines establishes the framework for data transfer of Securities Financing Transactions (SFTs) between TRs under SFTR.

The Consultation Paper also proposes changes to the current Guidelines on data transfer between TRs under EMIR, with a view to maintaining access to historical data for regulatory authorities and ensuring a high degree of data quality as well as a competitive TR environment.

Both the new Data Transfer Guidelines under SFTR and the proposed changes to those under EMIR aim to:

  • enhance the quality of data available to authorities, including the aggregations carried out by TRs, even when the TR participant changes the TR to which it reports and irrespective of the reason for such a change.
  • ensure that the competitive multiple-TR environment is guaranteed, and that TR participants can benefit from competing offers; and
  • safeguard a consistent and harmonised way to transfer records from one TR to another supporting the continuity of reporting and reconciliation in all cases including the withdrawal of a TR registration.

Next steps

The closing date for responses is 27 August 2021. ESMA will consider the responses to this consultation with a view to finalising the proposed Guidelines and will publish a final report by Q1-2022.

Further information:

Sarah Edwards

Communications Officer

✆   +33 (1)58 36 64 23

@   press@esma.europa.eu




ESMA updates its Opinion on reporting information under the AIFMD

The ESMA Opinion provides details on a set of additional information that, in ESMA view, NCAs could require AIFMs to report on a periodic basis pursuant to Article 24(5), first sub-paragraph of the AIFMD. In particular, the updates aim at providing clarifications to three risk measures (Value-at-Risk, Net FX delta and Net commodity delta) already included in the Opinion in the section “Information on risk measures”. This section has been amended to provide guidance to AIFMs, with definitions of the abovementioned risk measures and practical examples for the reporting. The content of the Opinion that does not refer to these measures is maintained as published in 2013.

ESMA has complemented the Opinion with three new Q&As, also published today.  The new Q&As provide clarification on the reporting of three risk measures included in the AIFMD: Net DV01, NET CS01, Net Equity Delta.




"La Grèce, l'Europe, la démocratie et la liberté" – Discours du Président Charles Michel à l'occasion du 40ème anniversaire de l'adhésion de la Grèce à l'UE

Madame la Présidente,
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Président du Parlement européen,
Chers amis en Grèce, et partout en Europe,

Je vous remercie infiniment de m’avoir invité à cette commémoration aujourd’hui.

C’est celle d’une double renaissance.

Votre adhésion à la Communauté européenne a représenté un retour au bercail pour les Grecs. Mais les autres Européens l’ont aussi vécue comme un retour à leurs origines.

L’Europe est née en Grèce.

Et je ne pense pas seulement à la princesse enlevée par Zeus sur la belle île de Crète, cette princesse qui a donné son nom à notre projet commun et à notre monnaie commune : l’Europe et l’euro.

“Le meilleur prophète du futur, c’est le passé”, a dit Byron.

Comme souvent chez les adolescents, l’un de mes professeurs a énormément compté pour moi: il enseignait le grec ancien et le latin. Il s’appelait Jean Lamotte.

Et si je le remercie aujourd’hui avec émotion, ici, à Athènes, c’est aussi la reconnaissance que j’exprime pour la place unique qu’occupe la Grèce classique: non seulement dans mon identité personnelle.

Mais aussi dans la formation de la conscience européenne.

C’est ce que me rappelle une figurine de Socrate que j’avais ramenée jeune homme de mon premier voyage ici, et qui n’a jamais depuis quitté ma bibliothèque: mon Socrate me rappelle chaque jour que la Grèce est le berceau de la raison, de la liberté et de la démocratie.

Et c’est aussi ce que voulait nous rappeler en 2003 le préambule au projet de Constitution pour l’Europe, préparée sous la direction de Valéry Giscard d’Estaing, qui avait signé votre traité d’adhésion.

Ce préambule commençait avec Thucydide, je cite:

“Notre Constitution… est appelée démocratie, parce que le pouvoir est entre les mains non d’une minorité, mais du plus grand nombre”.

C’est évidemment notre leçon numéro un: liberté et démocratie sont les fondements de notre projet européen.

Ce sont ces valeurs intangibles qui doivent guider notre action.

Et rien ne peut supplanter la raison dans les choix que nous, dirigeants politiques, posons au service de nos concitoyens.

Nous le voyons bien dans le monde aujourd’hui: la liberté, la démocratie et même la raison, 25 siècles après Socrate, doivent être au cœur de notre action.

La Grèce antique, nous l’associons d’abord  à la pensée et à la démocratie.

Mais ce fut aussi les querelles interminables entre les cités, interrompues seulement par la trêve olympique, et qui finiront par avoir raison de la démocratie.

Mais l’inclination grecque à l’exercice de la pensée n’a pas tari.

L’auteur des Actes des Apôtres notait que lorsque (l’apôtre) Paul se rendit à Athènes,

“tous les Athéniens et les étrangers qui vivaient là, passaient leur temps à rien d’autre qu’à débattre et prêter oreille aux dernières idées”.

Le ton de l’auteur était désapprobateur.

Mais ce n’est pas le mien: débattre et écouter activement les arguments des autres, cela demande de la force et du courage.

Cela demande aussi beaucoup de patience et de respect mutuel.

C’est notre leçon numéro deux. Et elle m’inspire quotidiennement dans ma fonction de président du Conseil européen: le débat, qui commence en général par le désaccord, c’est l’intelligence collective en action.

Sans intelligence collective, pas d’unité possible. Sans unité, pas de projet commun.

C’est sans doute l’accomplissement le plus extraordinaire de l’Union européenne: que sommes-nous d’autre, sinon l’union de 27 cités qui, après s’être tragiquement querellées pendant des siècles, font et refont leur unité.

En se fortifiant à chaque débat pour maîtriser leur destin commun.

C’est laborieux – tu en sais quelque chose, mon cher Kyriakos. Mais si cela fonctionne, c’est parce qu’il y a  autour de la table des dirigeants comme toi, qui allient raison et convictions, patience et détermination, sens du dialogue et volonté d’aboutir.

Et je t’en remercie du fond du cœur.

Privée de liberté, la civilisation grecque a traversé les siècles suivants. Elle a, par Rome, conquis l’Europe. La fragile idée démocratique a survécu… ailleurs. Elle s’est renforcée à partir de la Renaissance, qui permit à l’Europe de renaître une première fois à la Grèce.

Laquelle traversait des temps sombres et éprouvants. Jusqu’à ce que les idéaux démocratiques reviennent – avec Byron – inspirer les conquérants grecs de liberté, victorieux de leur indépendance.

En Grèce, comme en Europe, liberté et démocratie traversèrent encore bien des horreurs et des guerres, ne survivant souvent que dans les esprits idéalistes.

Nous avons, vous comme le reste de l’Europe, traversé le pire, avec la Première puis la Seconde Guerre.

Dont, à l’échelle du Continent, seule une poignée de pays ressortit durablement démocratique.

Vous-mêmes avez dû passer par une nouvelle épreuve: une dictature abjecte, synonyme de torture, de mort ou d’exil.

Certains d’entre vous l’ont connu personnellement. En Europe démocratique, nous avons compati. Mais avons-nous été à la hauteur de vos appels à l’aide ?

La dictature est tombée par la force des seuls Grecs. Et ce sont les Grecs eux-mêmes qui ont conquis leur droit à rejoindre la communauté des peuples libres et démocratiques d’Europe.

C’est notre leçon numéro trois. La liberté est une flamme fragile. Elle est parfois réduite à un brandon à peine incandescent.

Mais elle ne se consume jamais sans s’être transmise à d’autres. La liberté est une valeur inextinguible, car elle bat dans le cœur de chacun d’entre nous.

Depuis votre adhésion formelle à notre Europe commune qui avait toujours été la vôtre, vous avez connu les meilleures années de votre histoire. Elles vous ont définitivement mis sur le chemin de la paix et de la prospérité.

Non sans difficultés. Non sans controverses. Parce que la démocratie et la liberté, cela suppose aussi le pouvoir de dire “όχι” [non].

L’Europe est une construction qui se bâtit au fil des “non”, qu’il faut discuter pour les transcender en “oui” irréversibles.

Comme vous avez refait votre unité en transformant un “non” en un “oui” massif à l’euro et à l’Europe.

Comme l’Europe a maintenu son unité en redisant “oui” à la Grèce, restant à ses côtés lors des crises des dernières années.

C’est la leçon numéro quatre. L’Union européenne se construit et se fortifie au fil d’étapes – parfois de crises – où nous posons des actes irréversibles. La création du marché unique, de l’espace de libre circulation, de la monnaie unique…

Des créations qui n’ont pas été affaiblies, mais renforcées au fil des crises des dettes, de la crise migratoire… Et maintenant de la crise du COVID-19.

Celle-ci nous a amenés à prendre des décisions extrêmement fortes et inédites.

Elles amplifient nos instruments de solidarité et de convergence vers plus de prospérité, vers plus de cohésion.

Et vers un bien-être personnel et collectif, “au-delà du PIB”. Il devrait à mon sens être l’horizon du changement de paradigme de développement que nous avons entamé, avec les transitions climatique et numérique.

C’est, je le pense, le sujet central autour duquel nous devons, ensemble avec nos 450 millions de concitoyens, renouveler notre contrat social européen.

Voilà ce qui pourrait être l’exercice le plus essentiel de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

Elle sera un splendide hommage à la tradition de débat et de raison, que nous devons aux Helléniques.

L’intelligence collective en action.

L’Europe a été formée par la Grèce, comme la Grèce a été transformée par l’Europe.

Nous ne pouvons exister sans vous, comme vous ne voulez pas exister sans l’Europe.

C’est inspiré par ce lien puissant et indéfectible, et par notre confiance commune en notre capacité à aller vers un futur prometteur, que je suis heureux et fier de crier avec vous:

“ΕΛΛΑΔΑ,
ΕΥΡΩΠΗ,
ΔΗΜΟΚΡΑΤΙΑ,
ΕΛΕΥΘΕΡΙΑ!” *


*Grèce, Europe, Démocratie, Liberté